Le Premier Lacan étudie les travaux initiaux de Lacan, bien avant sa rencontre avec ce que l’on nomme le structuralisme. En effet, on a l’habitude de situer le début de l’oeuvre de Lacan au début des années ’50, après l’influence de l’oeuvre de Lévi-Strauss. Même si cette manière de concevoir l’oeuvre est parfaitement légitime, elle se construit souvent sur la méconnaissance de ce qui a précédé la référence structurale.
Parmi les multiples références qui ont compté pour le jeune Lacan, depuis la psychiatrie jusqu’à la littérature, celles des oeuvres de Henri Wallon et d’Alexandre Kojève se révèleront décisives. En ce qui concerne le premier, un travail d’analyse textuelle a été nécessaire afin de révéler les traces implicites très présentes, dès le début de l’oeuvre écrite de Lacan, à savoir dans l’article encyclopédique Les Complexes Familiaux.
Mais, naturellement, la référence à Wallon ne se limite pas à ce premier texte important de Lacan, et nous trouverons d’autres occurrences bien plus tard. Kojève, quant à lui, est encore plus présent dans l’oeuvre du psychanalyste et l’on connaît mieux la dette, mais une fois encore, un travail textuel profond a pu mettre en lumière son omniprésence, même au-delà de la période structurale. La découverte de quelques lettres inédites de Lacan à Kojève à la Bibliothèque Nationale de France nous a permis de dessiner la matrice d’une pensée qui va influencer Lacan dès le début de sa vie intellectuelle.
Le lecteur lira également avec bonheur un texte de 1936, resté inédit jusqu’à une date récente, que le philosophe devait écrire à quatre mains avec le psychanalyste.