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Quelles paroles pour quelle pratique ?

Letterina n°80 – ACF-Normandie

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La parole non standardisée, une pratique qui tienne compte des singularités sont au centre de ce numéro

Présentation :

Ce numéro rassemble les interventions du colloque « Quelles paroles pour quelle pratique » qui a eu lieu le 4 juin 2022 en Normandie, en présence de Valeria Sommer-Dupont. Ce fut l’occasion d’interroger   la place de la parole son changement, et son usage  qui se rétrécit . À l’instar d’une parole standard, impliquant une pratique uniforme, la pratique analytique d’orientation lacanienne soutient une parole vivante et singulière. Mais le Cartel, les journées de l’Ecole  sont aussi à l’honneur.

Points forts ; Mots-clés :

  • Lalangue
  • Dire
  • Trauma
  • Jouissance

Sommaire :

Liminaire, Marie Izard

Le mot de
Le sujet, son corps, hors standard, Serge Dziomba

De la standardisation galopante à une parole singulière
Avoir le droit à la parole, Fabienne Loiseau
Malentendus et paradoxes des pratiques de la parole à l’Université, Sébastien Ponnou
Vacuité de la parole standard, fécondité de la parole sous transfert, David Coto
Chut !, Nathalie Herbulot

Parents et symptômes de l’enfant, quel rapport ?
L’insupportable de l’enfant et des parents en question ?, Valeria Sommer-Dupont
Se faire arbitre, Jeanne Spiess

Corps vivant et jouissance de la lalangue
La lalangue, le concept et son usage, Marie Izard
Valentine : les mots frappeurs, Catherine Grosbois
« Elle compte nous en faire combien ? », Laurence Morel
Pas de parole sans jouissance, Marie-claude Sureau

Trauma, quelle vérité ?
La quête de preuve du traumatisme par la science et ses impasses, Céline Guédin
La mauvaise rencontre amoureuse ou la question du trauma, Elodie Guignard

Kiosque
Inventer à ciel ouvert en institution, Claire Dufaure
Du cri du nouveau-né, à l’appel à l’Autre : Pupille, Laurence Morel

Sur le champ
Akira Inumaru, la matérialité de la lumière, Christelle Pollefoort

LIMINAIRE :

Le titre de ce numéro est celui du colloque qui a eu lieu au mois de juin 2022 à Val de Reuil, en Normandie. Dans son argument, Serge Dziomba, délégué régional de l’ACF-Normandie, note que la place de la parole change, que son usage se rétrécit tandis qu’une dimension bureaucratique et technocratique s’installe et la domine.

C’est la voie dessinée par le discours du maître contemporain : Ah ! qu’il serait bon que la parole soit normée, standardisée, évaluée, protocolisée, comptabilisée… Un rêve fou ou un cauchemar, un délire ? Ce qui est clair, c’est que cela s’incarne en particulier dans les institutions, et non sans effets mortifères.

Ce colloque fut l’occasion d’interroger le moteur de cette évolution à rebours, « ce passage du statut multiforme de la parole à celui d’une parole standard impliquant une pratique uniforme, ne force-t-il pas la parole à devenir une valeur ? 1 » Proscription et prescription en seraient les deux aspects majeurs.

La parole analytique d’orientation lacanienne vise le dire dans ce qui se dit. Cette orientation vers le dire est à l’envers de toute standardisation de la parole.

Dans leurs interventions, nos collègues praticiens ont su nous transmettre ce qui fait le sel de l’accueil, du soutien des paroles singulières. Loin des protocoles et d’une pratique uniforme, ils proposent un usage précieux de la parole comme inutile. Leurs textes témoignent du vivant dans la psychanalyse, une pratique orientée vers le réel, c’est-à-dire vers ce point de rencontre avec une expérience de jouissance.

D’autres auteurs proposent leur lecture de deux témoignages relatifs à des rencontres traumatiques : deux positions subjectives, deux choix, l’un tourné vers l’expérience de parole, l’autre vers la science du cerveau.

Puis, Fabienne Loiseau, avocate, interroge le sort fait à la parole dans le domaine du droit.

Valeria Sommer-Dupont, commente avec précision cet énoncé de Lacan : « La parenté en question met en valeur que c’est de lalangue qu’il s’agit », indication précieuse pour accueillir « les symptômes de l’enfant, les plaintes et les soucis des parents ».

Lalangue sera explorée dans plusieurs autres textes, soulignons l’intervention de Marie-Claude Sureau, analyste de l’École (AE), dont le titre donne le ton : « Pas de parole sans jouissance ». Puis, Sébastien Ponnou, enseignant-chercheur, interroge la place de la parole à l’université.

Enfin, un texte nous éclaire sur l’invention de l’institution du Courtil, suivi d’une lecture subtile du film Pupille.

Terminons par la couverture de ce numéro, une œuvre d’Akira Inumaru, peintre japonais, dont la traduction du prénom est « Aube ». Peintre de l’ombre au début de son travail de création, il découvre sa fascination pour la lumière. Lisez le joli texte à son sujet à l’intérieur !

Ce fut une rencontre lumineuse avec quelques-unes de ses toiles de la série « Cimes et racines » à l’Abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Il fait un usage singulier de la distillation solaire, véritable ouverture à la contingence : « Je ne sais pas à quel endroit cela va apparaître, je ne sais pas ce qui va se passer. Ses œuvres sont le produit de cette expérience, traces contingentes de la lumière sur la toile.

Marie Izard

Note :
1 Dziomba S., « Quelles paroles pour quelle pratique ? L’argument », posté le 12 mai 2022 sur le site Psychanalyse en Normandie.

 

Poids 0.350 kg
Auteur

Éditeur

Date de publication

Mars 2023

EAN

9782958524500

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