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Tu rêves encore ?

La Cause du désir n° 104 – Mars 2020

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UGS : 9782374710259-L104 Catégories : , Étiquettes : , , ,

Un numéro de La Cause du désir entièrement consacré à la clinique analytique actuelle du rêve et au rapport du rêve au réveil. Il n’est pas sûr qu’on ne continue pas à rêver lorsqu’on est éveillé.

Présentation

Rêve-t-on encore dans notre civilisation du pousse-au-jouir ? Quelle place occupe l’interprétation des rêves dans la clinique psychanalytique contemporaine ? Ces sont des questions auxquelles ce numéro donne des réponses à travers des textes de doctrine analytique et des cas cliniques. La question fondamentale, à savoir si l’on continue à rêver pendant qu’on est éveillé, est au centre de plusieurs articles qui essayent d’y apporter des réponses.
Points forts
• Un texte inédit de Jacques Lacan
• Un entretien avec Jeanne Balibar et Betsy Jolas
• Un dialogue avec Paul B. Preciado
• Un article de Delphine Horvilleur
• Un article inédit de Jacques-Alain Miller et d’Éric Laurent

Sommaire

ÉDITORIAL
L’une-bévue du rêve,
Fabian Fajnwaks
ARCHIVES LACAN
Improvisation. Désir de mort, rêve et réveil,
Jacques Lacan
LA PSYCHANALYSE AU XXIe SIECLE
Présentation, Pascale Fari
Le rêve du réveil, Jacques-Alain Miller
LE RÊVE, SON INTERPRÉTATION ET SON USAGE
Introduction, Valeria Sommer-Dupont
La différence absolue du rêve, Angelina Harari
Rêve réel et rêve transférentiel, Fabián Abraham Naparstek
Le recours secret, Sylvia Baudini
ÉVEIL
Rien de plus concret que le rêve, son usage, son interprétation, Christiane Alberti
Rêves inspirés par le réveil, Carolina Koretzky
Le rêve et les rêves : le rêve et le noeud, Hugo Freda
Corps de rêves, Marie-Hélène Brousse
HISTOIRE DE RÉVEIL
De l’ombilic au réveil et retour, Anaëlle Lebovits-Quenehen
UNE OEUVRE ET SON INVITÉE À ÉCRIRE
Images du rêve carrollien, Sophie Marret-Maleval
EXPLORATIONS RÊVEUSES
Des usages et des mythes poétiques et psychanalytiques, Nathalie Georges-Lambrichs
RENCONTRE AVEC JEANNE BALIBAR,
L’indéfinissable et la vraie vie, propos recueillis par Ariane Chottin, Fabian Fajnwaks et
Omaïra Meseguer
LA PASSE, AVENTURE DU SIÈCLE
Rêve-t-on pour dormir ou se réveiller ?
Premiers témoignages
La chute de la chute, Sophie Gayard
Savoir parler à l’École du regard moqueur, Marie-Claude Sureau
Le mystère des rêves de fin d’analyse
Des rêves instruments du réveil, Myriam Cherel
De l’agitation de la mer/e au tremblements de terre, Domenico Consenza
Le rêve-écriture du trauma, Clotilde Leguil
Rêves électriques, Aurélie Pfauwadel
APRÈS LES JOURNÉES 49 FEMMES EN PSYCHANALYSE
Introduction, Gil Caroz
La lettre féminise, Delphine Horvilleur
Entretien avec Paul B. Preciado, par François Ansermet et Omaïra Meseguer
Remarques sur trois rencontres entre le féminisme et le non-rapport sexuel, Éric Laurent
RÊVES, RÊVERIES ET RÉVEILS DANS LA CLINIQUE
L’amour de loin, Catherine Meut
Portrait de famille, Dalila Arpin
Se réveiller du beau rêve de l’enfance, Aurélie Charpentier-Libert
Quand le rêve crève l’écran, Valeria Sommer-Dupont
S’orienter de l’énigme, entretien avec Nouria Gründler
RENCONTRE AVEC BETSY JOLAS
Cette voix qui parle de nous, propos recueillis par Valentine Dechambre
DÉTOURS
Plotin et la doctrine de l’Un dans le dernier Lacan, Mathieu Siriot
À LA LETTRE
Rêver dit-elle, à propos de Croire aux fauves de Nastassja Martin, Virginie Leblanc
UN MIROIR DE NOTRE CIVILISATION : CINÉMA
Le rêve en abîme : Inception, Jocelyne Huguet-Manoukian
BRÈVES
Valentine Dechambre, Hervé Damase, Deborah Gutermann Jacquet, Luc Garcia
FENÊTRE-RENCONTRE AVEC FRANÇOIS MATTON
Il reste des blancs, propos recueillis par Ariane Chottin et Omaïra Meseguer


Éditorial

L’une-bévue du rêve
Fabian Fajnwaks

Le titre de ce numéro souligne la place que nous accordons à l’interprétation des rêves, cent-vingt ans après l’invention de la psychanalyse par Sigmund Freud. Quel usage font les psychanalystes du rêve depuis que Jacques Lacan nous a appris à considérer l’inconscient dans sa dimension réelle, comme l’une-bévue qui n’est ni à déchiffrer ni à interpréter ?
Le rêve et son interprétation n’occupent pas la même place au début et à la fin d’une analyse – tel est le fil rouge qui traverse ce numéro, à la façon de celui que l’artiste Salvatore Puglia a cousu sur les ruines romaines de la couverture. Là où il s’agit de donner d’abord consistance aux significations présentes dans le rêve pour que le sujet entende l’équivoque des signifiants qui le déterminent, l’avancée de la cure dévoile derrière ces mêmes articulations langagières un élément réel présent dans l’Un du plus-de-jouir qui s’y satisfait.
Le rêve ainsi abordé en tant qu’accident, coupure, ne recèle plus des significations à révéler dans les signifiants qui lui donnent corps, il se limite – comme les haïkus étudiés par Roland Barthes dans L’Empire des signes – à donner à voir quelque chose qui a lieu, un phénomène : à indiquer « ça ».
L’Inconscient pulsionnel de Freud, présent dans la deuxième topique, se réduit à la fin d’une analyse à la coupure radicale et irrésorbable que produit la rencontre avec la jouissance dans ses formations imagées. Quelques rêves évoqués ici par les Analystes de l’École en attestent. Les signifiants du rêve viennent habiller le réel du Un de la jouissance, que ce soit la jouissance traumatique qui marque le corps, ou celle du troumatisme qu’implique la sexualité pour tout être parlant. Les cas publiés dans la rubrique clinique démontrent de manière originale quel usage il peut être fait des rêves dans la clinique, même et surtout avec de jeunes êtres parlants ! S’en trouvent modifiées l’intervention de l’analyste comme la place de l’interprétation, réduite aux équivoques que l’homophonie, la grammaire et la logique – telles que Lacan l’indique dans L’Étourdit – permettent de produire.
L’interprète devient l’inconscient lui-même, déchiffrant l’énigme de la pure contingence que suppose la rencontre du corps avec la jouissance.
« On ne se réveille pas : les rêves entretiennent le désir » nous dit Lacan dans la note de 1974 publiée dans ce numéro. Affirmation qui a son poids et qui contrecarre l’idée initiale, développée dans ses premiers séminaires, qu’on se réveille pour continuer à dormir. Dans cette même note, Lacan situe la mort du côté du réveil, comme un rêve de la vie : « La vie est quelque chose de tout à fait impossible qui peut rêver de réveil absolu. C’est du côté du réveil que se situe la mort ».

Une lecture originale de l’interprétation du rêve nous est proposée par Marie-Hélène Brousse qui l’aborde comme un texte venant recouvrir de ses signifiants ce qui échappe au langage et qui a marqué le corps dans son irruption traumatique. Plus d’altérité donc, mais la manifestation de la jouissance du corps qui se fait entendre par les signifiants du rêve. Une orientation nouvelle se dessine grâce à ce texte, qui situe l’Un tout seul de la jouissance dans la contingence que suppose « l’accident
aléatoire qu’est le corps vivant sans l’Autre ».
Cette perspective permet de cerner autrement le « bout de réel » présent dans le symbolique que l’Unerkannte freudien, l’incognoscible du rêve, trouvé par Freud au fond de la gorge d’Irma : il ne s’agit plus d’une incrustation du réel dans le signifiant du récit mais plutôt de comment ce réel pointe son nez dans le rêve. Perspective qui ajoute alors une articulation nouvelle entre le symbolique du récit du rêve et le réel qu’il vient recouvrir, au-delà de la perspective freudienne plus connue de l’ombilic.
Les témoignages de fin d’analyse et d’outre-passe se révèlent ici précieux pour vérifier ce rapport que le rêve entretient avec le réel. Le rêve y faisant bord au réel de la jouissance, en lui donnant forme, corps à travers ses signifiants, tout en la métamorphosant : c’est bien cela le rêve dans la perspective de l’Inconscient réel, de l’une-bévue.
L’événement qu’ont été les 49e Journées de l’École de la Cause freudienne trouve un écho dans ce numéro, avec l’intervention de Delphine Horvilleur qui nous a brillamment démontré que la pratique de la lecture et de la lettre n’est pas du seul domaine de la psychanalyse ; avec l’entretien qui eut lieu, après la lecture de son manifeste, entre Paul B. Preciado, François Ansermet et Omaïra Meseguer ; et enfin avec un passionnant article d’Éric Laurent sur la rencontre manquée du féminisme avec la proposition de Lacan « Il n’y a pas de rapport sexuel ».
Comme « l’esp d’un rêve »1, l’art ne s’interprète pas, il permet de faire bord au réel qui habite celui qui crée, à travers une construction fictionnelle ou imagée – ainsi les dessins de François Matton qui ponctuent ces pages. La démarche d’une analyse résonne avec celle de l’artiste, c’est ce qui s’entend dans la voix de Jeanne Balibar qui serre avec intensité son « savoir-faire avec le trou » dans son métier d’actrice, et dans « cette voix qui parle de nous » sur laquelle veille la compositrice Betsy Jolas.
Force est de constater que les rêveries proposées par la civilisation de l’excès et ses régulations comportementales ne réussissent pas à faire taire cet autre abord du rêve ouvert par la pratique freudienne rééclairée par Jacques Lacan. Alors, tu rêves encore ?

1. Laurent É., « Le Réveil du rêve ou l’esp d’un rev », texte d’orientation au XIIe Congrès de l’AMP « Le rêve. Son
interprétation et son usage dans la cure lacanienne », Buenos Aires, 13-17 avril 2020, disponible sur internet.

 


 

Poids 0.350 kg
Auteur

Éditeur

,

Date de publication

Mars 2020

Nombre de pages

176

EAN

9782374710259

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