Confluents n°75 « Dans tes rêves ! Quand l’inconscient réveille » fait acte pour l’ACF en Île-de-France de ce que le thème du Congrès de l’AMP en 2020, malheureusement annulé, nous avait mis au travail sur le rêve et l’inconscient mais aussi sur le réveil et l’interprétation psychanalytique.
Présentation:
Sommes-nous réveillés au réveil du rêve ? Tous les rêves nous réveillent-ils ? La psychanalyse est-elle un réveil ? Le réveil se fait-il sous le sceau de la bonne ou de la mauvaise rencontre ? Révélation ou désillusion ? Autant de questions qui ont animé à la fois la préparation d’un bel après-midi de travail de l’ACF en Île-de -France et sa tenue en février 2020 « Dans tes rêves ! Quand l’inconscient réveille ».
La clinique – avec deux très beaux cas et leurs commentaires retranscrits – et la théorie ont permis que le rêve, dans sa dimension de message à déchiffrer, mais surtout dans son rapport au réel, nous amène à questionner la doxa analytique : le réveil, est-il notamment un concept ? Et comment l’entendre, sans idéal, dans son lien à l’analyse et à la passe.
Ce dernier numéro de Confluents marque un temps fort dans les réflexions sur le rêve et le réveil, sur l’inconscient et l’interprétation psychanalytique.
Quatrième de couverture (texte)
Freud utilise une amusante comparaison économique, celle de l’entrepreneur et du capitaliste. Les pensées diurnes jouent le rôle de l’entrepreneur, mais elles ont besoin d’un capital. Le capitaliste, c’est le désir inconscient. C’est lui qui engage « la mise de fonds psychologique nécessaire pour le lancement du rêve ».
Dominique Wintrebert
« On se réveille pour continuer à rêver », en tant que cela vient définir le principe même de réalité. Le sujet se confronte à un point d’horreur mais, seulement le temps d’un instant fugace. C’est un éclair pour ensuite se rendormir dans la réalité de représentation, dans le fantasme, là où il peut maintenir et faire fonctionner son désir. Le sujet se réveille pour fuir l’horreur rencontrée et continuer à dormir dans la réalité.
Carolina Koretzky
Par contraste, les rêves de fin d’analyse réveillent le sujet de sa réalité psychique, qu’elle soit vigile ou endormie. S’ils ne visent plus à préserver le sommeil ou à être interprétés, on ne peut qu’attribuer ces rêves au désir de réveil, celui dont Lacan dit qu’il « l’agite », et dont je me suis sentie, moi aussi, agitée de tout temps. Comment se réveiller de la réalité psychique, de la vérité menteuse dont elle est tissée, puisque le vrai ment ?
Véronique Voruz
S’il y a quelque chose qui peut nous rapprocher de ce point hors sens c’est l’ombilic du rêve. L’ombilic n’est pas l’ineffable, l’inénarrable, quelque chose de préalable au sens. C’est quelque chose contre lequel on se cogne, le reste que l’interprétation dégage mais qu’elle n’entame pas. Le point d’arrivée d’une analyse peut être conçu comme un ombilic dès lors qu’une réduction maximale a été pratiquée, opérée par une cure ou par le travail de passe.
Dalila Arpin