Cet ouvrage est né de ce constat : la psychanalyse est très attaquée sur le terrain de l’homosexualité, elle est souvent tenue pour normative, nostalgique d’un Nom-du-Père et d’un ordre symbolique de fer.
De nombreux théoriciens du genre, et des auteurs queer, souvent relayés par les médias, critiquent encore beaucoup Freud et Lacan en raison de leurs théories prétendues conservatrices.
Il se trouve pourtant que la psychanalyse, pratique qui remet sans cesse la doctrine en chantier, modifie le discours tenu sur l’homosexualité. Freud la sortit définitivement du champ des déviances, voire des dégénérescences, quant à Lacan, c’est en s’attachant à définir l’hétérosexualité qu’il a ouvert la voie des homosexualités.
Si cet ouvrage collectif évoque « les » homosexualités féminines, c’est que l’orientation Lacanienne appelle à penser l’homosexualité au pluriel. Les avancées sur la séxuation rendent nécessaire cette distinction saisissante : tout sujet, qu’il soit homme ou femme anatomiquement, peut se ranger côté homme ou côté femme, dans un mode de jouissance ou dans un autre, dans un discours ou dans un autre.
De ce fait, l’expérience de la psychanalyse est audacieuse.
Ce livre fait le pari de démontrer que cette démarche, hors-standard et hors-normes, peut conduire à une légèreté inédite, une fierté, oui, discrète, car un peu à soi.
Ouvrage collectif Sous la direction de Stella Harrison :
Avec des contributions de Marie-Hélène Brousse, Fabian Fajnwaks, Nathalie Georges-Lambrichs, Stella Harrison, Catherine Lazarus-Matet, Pascale Pillet et Laura Sokolowsky.
Préface de Éric Laurent
Postface de Philippe Lacadée.