Ce numéro de Nouage se consacre à la langue, pas celle dont s’occupe la linguistique mais celle qui ne s’apprend pas, dont on peut faire saillir le bizarre, qui est probablement ce qu’il y a de plus vivant chez l’humain.
La langue ne sert pas qu’à parler et, dit Lacan : « en fin de compte, on la crée. […] On crée une langue pour autant qu’à tout instant on lui donne un sens, on lui donne un petit coup de pouce, sans quoi la langue ne serait pas vivante », ce qui donne du fil à retordre aux membres de l’Académie française qui font entrer les mots nouveaux dans le dictionnaire. La langue circule de corps en corps, bousculant les codes et les us !
Avant le langage, chaque sujet a affaire à lalangue, néologisme inventé par Lacan. Le langage, c’est le code, la grammaire, le sens commun, qui permet de communiquer, même avec la machine.
Lalangue est plus de l’ordre de la sonorité, de la résonnance de la parole, de la vibration dans le corps, et de la jouissance que cette rencontre entre la langue et le corps provoque.