L’action se passe à Londres dans la maison de Mélanie Klein, une nuit de 1934. Au cours de cette nuit, Mélanie tente, au moyen d’une auto-analyse devant témoins, de surmonter la profonde dépression qui l’a gagnée après qu’elle eut appris la mort accidentelle de son fils Hans à Vienne. Sa fille Melitta la persuade que la cause véritable de cette mort est le suicide et l’en tient pour responsable, puis elle se séparera définitivement d’elle. Paula, témoin involontaire des affrontements de la mère et de la fille, s’improvisera secrétaire de Mélanie Klein. Au petit matin, après le départ de Melitta, elle commencera l’analyse tant désirée avec Mme Klein et prendra insidieusement la place de la « mauvaise fille ».
Avec une distance toute britannique, qui n’exclut pas le rire au cœur de ces affrontements douloureux, au moyen de phrases courtes et elliptiques, qui font songer à Pinter, Nicolas Wright cerne et compose, à la façon d’une sonate en trois mouvements, le trio féminin dominé par la voix terrorisante de la mère.
Nicholas Wright, né au Cap en 1940, a étudié l’art dramatique à Londres avant d’entrer au Royal Court Theatre en 1965. Il a ensuite dirigé le Theatre Upstairs, a été directeur artistique adjoint de la Royal Court et directeur associé du Royal National Theatre. Auteur de nombreuses pièces et adaptations (Balzac, Marivaux, Zola, Ibsen, Tchékhov), il a contribué aussi à des œuvres lyriques (dont Le Petit Prince).
Mrs. Klein a été créée à Londres en 1988. Après une première mise en scène en 1993, Brigitte Jaques-Wajeman en présente une nouvelle création en 2017-2018.