Scilicet – octobre 2017
« La psychose ordinaire n’a pas de définition rigide. Tout le monde est le bienvenu pour donner son sentiment et sa définition de la psychose ordinaire. Je n’ai pas inventé un concept avec la psychose ordinaire. J’ai inventé un mot, j’ai inventé une expression, j’ai inventé un signifiant, en donnant une esquisse de définition pour attire les différents sens, les différents reflets de sens autour de ce signifiant. Je n’ai pas livré de savoir-faire sur l’utilisation de ce signifiant. J’ai fait le pari que ce signifiant pouvait provoquer un écho chez le clinicien, le professionnel. Je voulais qu’il prenne de l’ampleur et voir jusqu’où cette expression pouvait aller.
J’étais inspiré par ce que Lacan avait fait avec la passe. Vous savez qu’il appelait la vraie fin de l’analyse,”La passe”. […] Lacan donna seulement une esquisse de définition de la passe et proposa qu’on expérimente, pour voir, une fois le moment ainsi défini, ce qui apparaîtrait, ce à quoi les gens contribueraient. Je voulais faire quelque chose de ce genre avec la psychose ordinaire. Et je crois que cela a attiré le sens en puissance ».
Jacques-Alain Miller, extrait de « Effet retour sur la psychose ordinaire », Quarto n° 94-95, janvier 2009, p. 41.
Ce volume n’est pas ordinaire, ce n’est pas un dictionnaire sur les psychoses, ordinaires ou extraordinaires, ce n’est pas un manuel sur leur usage sous transfert, c’est une élaboration faite au un par un par 109 psychanalystes de l’association mondiale de psychanalyse sur 108 termes choisis très divers qui font apercevoir un paysage inédit : celui des psychoses au XXIe siècle et leur traitement avec la psychanalyse lacanienne.