Dans le monde, jusqu’à aujourd’hui, il y a des hommes et des femmes. C’est une différence. Rien de « naturel » dans cette affaire. Il y a un choix du sujet qui impacte sa position comme « être pour le sexe ». Freud est très clair, ce choix se fait par rapport à une référence symbolique unique pour les deux sexes : le phallus. Une femme est manquante. Nous le savons, cette thèse peut être vigoureusement contestée.
Quoi qu’il en soit, il s’agit pour chacun des parents de se débrouiller avec les aléas de sa propre sexuation. Quelles sont alors les conditions pour qu’un enfant, produit de cette relation, soit accueilli « avec justesse » ? La rencontre par l’enfant de la castration maternelle est un choc. La clinique psychanalytique le démontre. Ce qui est décisif et structurant, pour un enfant, c’est « d’apprendre » que la mère elle-même est manquante.
Encore faut-il qu’elle y consente. Nous nous proposons de discerner les modalités et les effets de ce consentement ou de son absence. Ce livre fait suite à L’enfant et la féminité de sa mère. Il en poursuit la recherche et s’efforce de répondre à ces questions. La castration maternelle concerne l’enfant, mais elle n’est pas disjointe de la jouissance féminine qui, elle, est à la charge du père. Ouvrage construit à partir de cas cliniques exposés, discutés et commentés, nourri de l’enseignement de Freud et Lacan, il s’appuie également sur des références scientifiques, littéraires ou cinématographiques.
Dominique Wintrebert, Georges Haberberg et Élisabeth Leclerc-Razavet sont psychanalystes, membres de l’Ecole de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse. Dans le désir de transmission de la psychanalyse – adulte ou enfant –, ils animent un séminaire depuis de nombreuses années, au plus près des avancées de Freud et Lacan.
