En rédigeant pour le 1er septembre un ouvrage de 175 pages petit format publié au Seuil, Elisabeth Roudinesco vient de faire briller son nom au firmament de la » rentrée lacanienne « , marquée par l’anniversaire des trente ans de la mort de Lacan, et la publication de deux de ses livres, rédigés par Jacques-Alain Miller. Pas un magazine, pas un journal, pas une émission de radio, où elle n’ait été le centre de l’attention.
Elle s’est partout propulsée comme la représentante autorisée de la geste lacanienne ; on lui a emboîté le pas en la présentant comme l’experte mondiale numéro 1 en toute matière lacanienne. Or, il s’agit d’une mystification. Nathalie Jaudel, qui a exercé le métier d’avocate avant de devenir psychanalyste à Paris, démontre pas à pas, ligne à ligne, que, loin d’être le fruit de recherches nouvelles, l’opuscule roudinesquien est un pur travail de compilation.
Roudinesco s’est « pompée » elle-même, a recopié, condensé, déplacé des passages entiers de sa biographie de Lacan, parue en 1993, afin d’être en librairie au moment où l’attention des médias était à son comble. Dans un second article, Nathalie Jaudel décortique les procédés rhétoriques dont use Roudinesco pour écrire « sous rature » ses élucubrations concernant un soi-disant antisémitisme de Lacan, insinuant sans affirmer, énonçant pour nier.
Que reste-t-il de Roudinesco ? Le témoignage d’une hainamoration éperdue.
Nathalie Jaudel, née en 1965, est diplômée de Sciences-Po Paris. Avocate pendant onze ans et lauréate en 1994 du plus célèbre concours d’éloquence de la profession, elle reprend des études de psychologie clinique et obtient un DESS en 2003. Psychologue au Centre médico-psychologique enfants-ados de Stains de 2004 à 2010, elle est aussi consultante au Centre Psychanalytique de Consultations et de Traitement (CPCT) de la rue de Chabrol jusqu’en 2010 et participe à l’équipe de direction pendant deux ans.
Elle a enseigné à l’IUT de Sarcelles et animé un Séminaire d’introduction à la psychanalyse à l’Ecole Centrale de Paris. Elle a également fait partie du comité de rédaction de la revue Mental pendant trois ans. Depuis janvier 2008, elle est membre de l’Ecole de la Cause Freudienne (ECF).