Parler … C’est mentir
Le symbolique confère au langage une extrême puissance mais le réel se tait. C’est pourquoi, parler… c’est mentir ! (Marc Lévy)
Les différentes conceptions qui se sont risquées à une définition ontologique de la vérité soit sous la forme d’une concordance de la pensée et de la chose, soit sous la forme d’une rectitude du jugement n’ont pas eu fondamentalement raison des premiers penseurs de l’alétheia, Parménide tout spécialement qui l’opposait à la doxa, jouant la vérité contre l’opinion.
Léthé est ce fleuve mythique, à l’écoulement silencieux et dont les eaux rendent amnésique. Le « a » privatif d’aletheia lève le voile de l’oubli… Ne peut être dévoilé que ce qui a été voilé, ne peut être révélé que ce qui a été « léthé », oublié.
Reconnaissant la complexité des approches, Heidegger reconsidère la question en relevant dans ladite alétheia deux notions différentes : la vérité devenue dévoilement d’une part et la réalité opposée à l’apparence d’autre part.
Ah ! La vérité, les vérités… Lacan parlait de « varité ».
Quid de la vérité judiciaire sans l’analyse de l’ADN, des images de vidéo-surveillance et des bornages téléphoniques ? De la vérité historique sans l’idéologie de l’historien ? De la vérité scientifique sans la subjectivité du chercheur ? Ou encore de celle du témoignage sans les intérêts du témoin ? Ou enfin celle de l’enquêteur sans la matérialité des preuves ? Marc Lévy.
Actes du colloque organisé par le Collège des humanités à Montpellier les 5 et 6 Octobre 2019.